Les Armoiries de Maxent

Le blason est codifié au milieu du 12ème siècle pour mettre de l’ordre dans les signes de reconnaissance de l’aristocratie. Soumis à des règles strictes, son symbolisme chevaleresque est mis en valeur pour exprimer les vertus morales de la noblesse. L’usage du blason s’élargit à la hiérarchie du clergé, aux grands bourgeois, puis aux communautés professionnelles, glissant de la noblesse « de sang » à la noblesse « de cœur ». Au-delà des personnes, les provinces et quelques institutions, dont le Prieuré de Maxent, affichent leur blason. A la Révolution, les armoiries disparaissent avec l’abolition des privilèges mais Napoléon 1er en relance l’usage pour promouvoir sa nouvelle noblesse impériale.

Aujourd’hui le blason n’est plus légiféré mais les communes peuvent composer leurs propres armoiries comme marque de reconnaissance de leur identité, d’où la réalisation d’un blason pour Maxent commandé par la municipalité en janvier 1984 :

D’argent aux trois chevrons de gueules accompagnés de trois croix tréflées du même, écu soutenu par deux branches de châtaignier chargées de bogues d’or.

Descriptif héraldique

Ecu

D’argent aux trois chevrons de gueules accompagnés de trois croix tréflées du même

d’argent : le métal argent, représenté blanc, symbolise la pureté
de gueules : le nom (masculin pluriel) s’origine probablement des croisades, tiré de l’arabe ghul ou du persan goul, pour désigner en héraldique la couleur rouge, évocation du sang et du feu pour symboliser l’ardeur à défendre des causes justes
du même (ou de même) : comprendre du même émail (rouge)

Timbre : une couronne murale d’or à trois tours crénelées

La pièce placée au-dessus de l’écu désigne la qualité de l’utilisateur, la commune (par opposition aux personnes), représentée par une couronne murale. Les trois tours s’appliquent aux petites communes (quatre ou cinq tours pour une grande ville). On doit à Napoléon 1er cet ajout à l’héraldique.

Conventionnellement la couronne murale prenant la place d’une couronne royale, est de couleur or, les portes sont de sable (couleur noire).

Soutiens

Ecu soutenu par deux branches de châtaignier chargées de bogues d’or
En support de l’écu prennent place des motifs décoratifs, dits de soutiens quand ils ne sont pas animés, pour compléter l’écu. Ici les rameaux de châtaigniers sont spécifiques à l’histoire des Maxentais.

L’or évoque la lumière solaire, la gloire, et symbolise la loyauté ou la générosité

Signification du blason

Le blason de Maxent est composé à partir des armes du Prieuré de Maxent, fief de l’abbaye Saint-Sauveur de Redon et de celles du cardinal de Richelieu (1585-1642).
Le Prieuré de Maxent est décrit d’argent à un calice de gueules accompagné de quatre croix tréflées de même, deux en chef et deux en pointe (Armorial Général).

Les armes d’Armand-Jean du Plessis, duc de Richelieu, sont d’argent à trois chevrons de gueules (Armorial Général de France, manuscrit d’Hozier, BNF, 1696). Le cardinal fut abbé commendataire de l’abbaye Saint-Sauveur de Redon dont dépendait Maxent, de 1622 à 1642. Nommé par le roi, extérieur au monde bénédictin, l’abbé cardinal n’était pas résident mais en percevait les bénéfices. Ses armes étaient représentées sur une verrière de l’ancienne église de Maxent.

Écu du Prieuré

Écu du cardinal

Écu de Maxent

La réalisation d’un nouveau blason pour Maxent a été officialisée par délibération du Conseil Municipal le 13 décembre 1983. Dans l’écu, les croisettes et les chevrons avaient déjà été redessinés sur la version précédente.

Le recteur de Maxent, l’abbé Brilhaut, auteur de « Maxent tourne les pages de son histoire » (réédité en 1985) a reproduit en couverture l’ancien blason dont l’écu était soutenu par deux rameaux de chêne sessile, avec feuillage et glands (fig. 1).

Le père Blouin, recteur de Maxent en 1973, a laissé aux archives de la commune une description plus exacte de l’écu « soutenu par deux branches de châtaignier chargées de bogues d’or » ; les branches de châtaignier étant l’enseigne des trésoriers de MAXENT aux processions de Saint Sauveur de Redon.

Le manuscrit inédit de Dom Noël Georges (1630-1640, fol. 136) apporte l’explication des branches de châtaignier. Les paroissiens de Maxent se rendaient chaque année solennellement le jour de la Trinité en procession à Saint-Sauveur de Redon, la fête principale du monastère. Ils venaient ainsi rendre hommage à leurs seigneurs ecclésiastiques. A cette occasion « chacun présentait son rameau de châtaignier vert qu’il cueillait en chemin toujours dans le même bois ».

« La foule étant nombreuse et les processions étrangères (dont les Maxentais) excessivement nombreuses », toutes les reliques du monastère, dont celle de saint Salmon, étaient exposées sur une table près de la balustrade devant l’autel Saint-Etienne » (R. de Laigue, Redon, les anciens Edifices religieux, 1946).

Dans sa version actuelle (fig. 2), les bogues d’or aux branches de châtaignier qui soutiennent le blason n’ont pas été dessinées.

Fig. 1 Précédent blason

Fig. 2 Blason actuel