L’Église de Maxent

L’Église

L’Église de Maxent est située Place du Roi Salomon dans le centre de la commune. Elle fait partie de la paroisse saint Judicaël en Brocéliande
(contact du diocèse : diocesaineplelanlegrand@orange.fr).

Horaire des prochaines célébrations

Dimanche 11 février 2024 – 9H30
Messe dominicale

Samedi 30 mars 2024 – 20H
Veillée pascale

Histoire de l’église

L’église actuelle de Maxent, celle que nous connaissons aujourd’hui, n’a pas toujours été ainsi. Bâtie par Arthur Regnault entre 1893 et 1896, elle a pour vocation de remplacer la précédente église. Toutefois, il faut souligner que la destruction de cette dernière a fait l’objet d’une vive protestation de Guillotin de Corson dans le Pouillé historique de l’archevêché de Rennes publié en 1884 : « On se propose actuellement de bâtir une église neuve sur les ruines de ce vénérable monument, dont il défend la valeur patrimoniale… en attendant qu’on vienne renverser ce qui reste de l’édifice bâti par Salomon, sanctifié par saint Convoyon et enrichi d’une si prodigieuse quantité de reliques au IXème siècle ! ».

Mais qu’en est-il de l’église actuelle ?

Arthur Regnault choisit le parti de la polychromie afin de construire cet imposant édifice de plan centré. Il emploie, pour le gros œuvre, le schiste pourpre local et, pour les ouvertures et les détails d’ornementation, le granite et la calcaire. Les bandeaux en grès de couleur plus claire sont un rappel de la construction vernaculaire qui emploie, pour son gros œuvre, un appareillage alterné de schiste et de grès. Ce projet, au départ peu apprécié, a eu du mal à voir le jour, tant son style diffère des données alors admises. L’archevêché le soutient cependant, mais le montant du devis impose l’ajournement de la construction de la sacristie et du clocher. Ce dernier n’est réalisé qu’en 1962.

Le plan d’origine de Maxent s’inspirait visiblement de l’église des Saints-Serge-et-Bacchus de Constantinople (527), publiée dans le Dictionnaire de Viollet-le-Duc. Il avait en effet conçu « un octogone régulier avec des voûtes légères en briques, reposant sur huit nervures. Cette voûte est contrebutée sur ses quatre faces principales par des exèdres* formées au rez-de-chaussée de trois arcades et à l’étage supérieur d’un mur plein circulaire à l’intérieur, à pans coupés à l’extérieur et percé de fenêtres. Ces exèdres sont doublées des bas-côtés qui forment un tour de procession autour de l’église ». Cette disposition est supprimée à la demande du comité des Edifices diocésains, et l’église réalisée à moindres coûts. Charles Langlois, rapporteur du dossier devant le conseil local des Bâtiments civiles, avait d’ailleurs souligné en 1891 :
« Le style de cette église diffère complètement des données admises jusqu’ici, dans notre région, mais elle n’en a pas moins un caractère parfaitement approprié à sa destination ; c’est d’ailleurs un mérite de faire des efforts pour ne pas reproduire indéfiniment les types connus jusqu’alors. »
La remarque vaut pour tout l’œuvre romano-byzantin de l’architecte, qui préfigure les recherches de ses confrères dans les années 30, en particulier ceux des Chantiers du Cardinal, pour qui Sainte-Sophie de Constantinople sera une référence constante.
Si les plans d’Arthur Regnault laissent présager une ambiance spatiale particulière, leur développement en élévation, et surtout les partis adoptés pour les couvrements, sont à la mesure des projets : le couvrement donne tout son caractère à l’édifice, qu’il soit modeste ou triomphant, simple ou monumental.

La voûte angevine

La voûte gothique bombée, ou voûte angevine, est employée dans la plupart des programmes modestes. A Saint-Senoux, elle permet de resserrer l’espace de la nef. Toutefois, la coupole ou la voûte bombée à quartiers rayonnants des églises à plan centré de Maure-de-Bretagne, Maxent, Corps-Nuds et Noyal-sur-Vilaine retiennent plus particulièrement l’attention. Par leurs imposantes dimensions et leur éclairage zénithal, elles produisent une forte impression esthétique. L’unité du volume est préservée jusque sous les voûtes.
En bref, le savoir-faire d’Arthur Regnault a permis à notre commune de se pourvoir d’une Église des plus originales.

Source : « Arthur Regnault, architecte (1839-1932). La quintessence de l’art sacré. » Sous la direction de Jean-Yves Andrieux. 2011, Presses universitaires de Rennes.
*Note : dans les basiliques chrétiennes, l’exèdre est un espace semi-circulaire au fond de l’abside.